La fertilisation automnale
Plusieurs surintendants de golf bâtissent leur programme de fertilisation en fonction de raviver le gazon après l’hiver. Si on parle d’un programme de fertilisation en débutant la conversation par les besoins du gazon au printemps, on omet de parler d’une partie très importante ; la condition du gazon avant l’hiver !
Une bonne fertilisation en début d’automne (dernières semaines de septembre) contribuera à la récupération suite aux stress estivaux subit par le gazon pendant les périodes de chaleur. Cela fournira également les minéraux nécessaires à l’accumulation de réserves dans la plante lorsque la croissance des racines s’activera. Il est important d’avoir les nutriments en place pour en faire le meilleur usage possible. Tant et aussi longtemps que la plante fait de la photosynthèse, elle est en mesure d’emmagasiner des hydrates de carbone comme source d’énergie en réserve. Des signaux naturels tels les journées plus courtes et les températures plus froides indiquent à la plante qu’il est temps de réduire la croissance du feuillage et d’emmagasiner des réserves.
Appliquer d’importantes quantités d’azote disponible tard à l’automne (après la mi-octobre) augmente les risques qu’il ne soit jamais absorbé par la plante car la photosynthèse et l’emmagasinage de réserves aura alors diminué de façon significative. De plus, si des périodes inattendues de chaleur surviennent, le gazon pourrait absorber de l’azote et recommencer à pousser, affaiblissant ainsi la plante avant l’hiver.
Une pratique encore utilisée est celle d’appliquer les fertilisants sur un sol gelé en prévision d’une utilisation au printemps suivant par la plante. Si le matériel utilisé est non soluble et demeure en surface, il peut être déplacé et être perdu par ruissellement à la fonte des neiges. L’accumulation au bas des pentes peut engendrer des brûlures importantes.
Le cycle de croissance des graminées de zones tempérées démontre bien que la plante utilise son énergie afin d’augmenter ses réserves d’hydrates de carbone pendant les périodes du printemps et de l’automne. Lorsque de trop grandes quantités d’azote sont appliquées en début de printemps, cela se traduit par une nécessité accrue de tontes lorsque la plante pousse déjà beaucoup dû au sol qui se réchauffe. Cette croissance accrue réduit également les réserves d’hydrates de carbone dans les racines, ce pour quoi la plante a travaillé si durement à bâtir au cours des derniers mois. Il ne faut pas cependant penser qu’une fertilisation azotée au printemps est une mauvaise idée, mais il faut cependant qu’elle soit bien planifiée en fonction de la croissance du gazon et du climat.